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Saison 3 : La brigade spéciale

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Carine


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MessageSujet: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Dim 28 Sep 2014 - 22:26

Bonsoir

Après bien des hésitations, je vous présente la fanfiction qui est en réalité mon tout premier écrit. Sauf que comme elle était pas franchement bien rédigée la première fois, je l'ai rebossée (bon en fait ça fait genre 2 ans que je l'ai reprise, enfin, le début...), c'est donc une version 2 de ma toute première fanfic (pour l'instant jamais finie... vais-je enfin la boucler ?^^)

Pour situer, l'histoire se situe dans l'univers de Cat's eye, plus précisément à la fin de l'anime. C'est donc une suite de l'anime (qui comporte deux saison, d'où le début du titre de ma fic).

Si ça vous plait, n'oubliez pas de remercier Caline, c'est elle qui a réussi à me convaincre de la poster Smiley13

Je mets le premier chapitre dans un post à part. J'éditerai ce post-ci pour vous mettre la correspondance des noms VF (car bien sûr, j'utilise les noms VO, est-ce utile de le préciser^^)

EDIT : Voilà, voilà^^
EDIT2 : ajout de captures des personnages.

Rui Kisugi : Sylia Chamade Saison 3 : La brigade spéciale Rui_210

Hitomi Kisugi : Tam Chamade Saison 3 : La brigade spéciale Hitomi10

Ai Kisugi : Alex Chamade Saison 3 : La brigade spéciale Ai_210

Toshio Utsumi : Quentin Chapuis Saison 3 : La brigade spéciale Toshio10

Mitsuko Asatani : Odile Assaya Saison 3 : La brigade spéciale Asatan10

Nagaishi : M. Durieux Saison 3 : La brigade spéciale Nagais10

Et le chef, bah c'est le chef Saison 3 : La brigade spéciale Chef_210


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Saison 3 : La brigade spéciale Kor_si10

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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Dim 28 Sep 2014 - 22:27

Saison 3 épisode 1 : Une histoire de lessive

        « …La dépression qui est passée hier sur le pays s’est éloignée et laisse place au soleil pour toute la journée. Les températures sont conformes à un mois de juillet. Les villes candidates pour l’organisation des Jeux Olympiques d’été de 1992 sont en… »
Un clic se fit entendre quand Hitomi éteignit le poste de radio noir qui trônait sur la table du petit déjeuner, coupant le sifflet à la journaliste.
— Bien, je vais pouvoir étendre mon linge dehors.

        Assise en face d’elle, Rui finissait son thé en avisant de l’heure sur la pendule du café qui indiquait déjà 8h15.
— Ai, dépêche-toi, tu vas encore être en retard à l’école ! cria-t-elle à sa plus jeune sœur encore à l’étage.
— Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Ai descendit les escaliers comme une flèche, attrapa une tartine et fonça à l’école. Hitomi la regardait courir, amusée.
— Bonne journée ! lança-t-elle à sa sœur qui disparaissait au loin.

        Le soleil éclairait le café d’une douce lumière, prémices de la belle journée annoncée. Cependant, Hitomi ne s’y attarda pas, et à peine son petit déjeuner terminé, elle se leva et se dirigea vers la buanderie, tout en demandant à sa sœur :
— Quand est-ce que les toiles dont tu m’as parlé hier doivent arriver ?
— Elles doivent quitter Athènes dans dix jours, mais rien n’a été confirmé. Elles seront exposées au musée Fujita dans une quinzaine de jours.
— Ca nous laisse du temps pour explorer ce musée.
— J’irai y faire quelques repérages tout à l’heure, annonça calmement Rui.

        Tout à coup, Hitomi fit volte-face, se tournant vers sa sœur les mains jointes et le regard suppliant.
— Tu pourras attendre que j’aie étendu mon linge, s’il te plait ?
Une libellule passa lentement derrière la tête de Rui en laissant une ligne de points noirs…
— Mais qu’est ce que tu as bien pu laver pour être si pressée que ça sèche ? demanda-t-elle après le moment de surprise.
— Ma robe de soirée rouge. Je veux la mettre ce soir.
— Ce soir ? Tu sors ? la questionna Rui, un sourire taquin aux lèvres.
— Toshio m’invite au restaurant, lui répondit gaiement sa sœur.
— Quelque chose à fêter ?

        Le sourire de Hitomi s’effaça pour laisser place à une sorte de gêne…
— Ben en fait, il a eu une prime, alors… bredouilla-t-elle.
— Ah, je comprends, s’esclaffa Rui, il a reçu une prime, donc il a enfin les moyens de t’inviter au restaurant, tu m’en diras tant !
— C’est malin, tiens, fit Hitomi en lui tirant la langue.
Elle partit sous les rires de sa sœur pour faire sa lessive.

        Rui se leva, alla chercher un plateau derrière le comptoir du café, où elles s’étaient pour une fois installées dès le matin, et commença à débarrasser la table du petit déjeuner, toujours en riant. Ca l’avait mise de bonne humeur ! Elle ramassait les tasses, quand elle s’aperçut que celle de Hitomi n’était pas tout à fait vide…
— Elle était si pressée, cette lessive, que ça lui fasse oublier de finir son thé ? se demanda Rui à haute voix, non sans repartir dans un fou-rire discret.

        Elle acheva de ranger la table du petit déjeuner plus amusée que jamais. Après avoir nettoyé la table, elle posa la vaisselle dans l’évier et alla allumer la chaine hi-fi du café. Ses yeux parcoururent les étagères où cohabitaient disques vinyles et cassettes, et son choix se porta sur un trente-trois tours qu’elle n’avait plus écouté depuis un moment. Elle le fit glisser délicatement hors de sa pochette, le plaça sur l’électrophone et démarra la lecture. La pointe de diamant de la tête frotta contre le microsillon, le faisant crépiter avant de laisser la musique et la voix de la chanteuse résonner dans le café, alors que Rui s’installait derrière le comptoir pour faire la vaisselle du petit déjeuner.

        Une fois la vaisselle lavée et rangée, Rui déverrouilla la porte du café. Alors qu’elle s’apprêtait à installer l’enseigne lumineuse, elle aperçut une silhouette familière.
— Monsieur Nagaishi, lança-t-elle avec entrain, que nous vaut l’honneur ?
Mais son sourire disparut en voyant le visage fermé de l’homme.
— Une mauvaise nouvelle, Mademoiselle Rui, articula-t-il doucement.
— Entrez, l’invita Rui, nous parlerons plus tranquillement.
Ils entrèrent dans le café. Rui verrouilla à nouveau la porte. Elle avait bien compris que ce n’était pas le moment d’être dérangés par des clients… surtout par un certain policier du commissariat d’en face habitué des lieux !

        Rui invita Nagaishi à s’installer dans le salon attenant au café et appela sa sœur :
— Hitomi, Monsieur Nagaishi est là !
Hitomi descendit.
— Oh, bonjour Monsieur Nagaishi ! Vous allez bien ?
— Bonjour, Mademoiselle Hitomi…
Il avait pris un sourire poli pour saluer la jeune femme, qui disparut quasiment instantanément.
— Nous avons un problème, annonça-t-il gravement.

        Les deux sœurs se regardaient, échangeant silencieusement leur début d’inquiétude.
— Que se passe-t-il ? demanda finalement Hitomi.
— Les toiles que l’on attendait ne viendront pas au Japon.
— Les toiles qui sont à Athènes ? s’exclama Hitomi sous le coup de la surprise.
— Mais pourquoi ?
— Le gouvernement grec refuse de prêter ses toiles de peur que Cat’s Eye n’en vole, leur expliqua Nagaishi. Autrement dit, tant que Cat’s Eye est en liberté, ces toiles resteront hors du Japon.
— C’est pas vrai !!!

        Ils allèrent s’installer autour de la table de la salle à manger. Ils discutèrent un bon moment sur leur problème, mais ils ne voyaient qu’une seule solution.
— Si je comprends bien, conclut Rui, on est obligées d’aller les chercher sur place.
— Mouais, je ne vois pas ce qu’on pourrait faire d’autre, soupira Hitomi.
— Ai est en vacances dans quinze jours, on pourra partir avec elle, continua Rui.
— Je pense que ça lui fera plaisir, renchérit Hitomi. Tu te souviens qu’elle voulait retourner en Europe après notre voyage à Paris l’année dernière ?

        Les deux sœurs avaient retrouvé le sourire. Nagaishi, rassuré, se leva.
— Je vais commencer à m’occuper des formalités pour ce voyage.
— Merci beaucoup, Monsieur Nagaishi, répondit poliment Rui. Au revoir.
Nagaishi salua les deux jeunes femmes et partit. L’instant d’après, Hitomi partit en courant vers l’arrière du café.
— Où vas-tu ? lui cria Rui.
— Etendre mon linge, la lessive est finie !!!

        Rui se remit à rire tout en mettant l’enseigne lumineuse en marche, quand le premier client arriva.
— Eh bien Rui, tu m’as l’air de bonne humeur aujourd’hui, l’interpella ce dernier.
Rui se redressa et se tourna vers l’homme dont elle avait reconnu la voix.
— Ah, bonjour, Toshio !
En effet, le policier, toujours avec son éternelle chemise blanche, sa cravate mal nouée et sa veste bleu ciel antédiluvienne, se tenait devant la jeune femme, l’air à la fois amusé et intrigué par cette hilarité inhabituelle de Rui.
— Qu’est-ce qui te fait rire comme ça ? lui demanda-t-il.

        Le sourire de Rui s’élargit encore en lui répondant :
— Oh, une histoire de lessive, tu peux pas comprendre.
— Ouais, ça, j’comprends rien. Mais, dis moi, c’est à c’t’heure-ci que t’ouvres ? Il est midi !
Ce disant, il frappait sa montre de son index. L’écran digital indiquait 12h07.
— Oh, déjà ! Tu sais avec cette histoire de lessive…
Et Rui se remit à pouffer. Elle n’y pouvait rien, maintenant c’était devenu nerveux !

        Le policier prit une mine contrariée.
— Oh, ça va, ça va ! grommela-t-il, agacé de ce fou-rire. Il avait la désagréable impression que la jeune femme se moquait de lui.
— Mais ne reste pas dehors, tu viens déjeuner, c’est ça ? se reprit Rui, ne voulant pas vexer Toshio.
— J’ai une faim de loup, fit ce dernier en entrant.
— Je suis désolée, je ne vais pouvoir te proposer que des sandwiches.
— Mais c’est parfait. Hitomi est là ?

        Inévitablement, Rui se remit à rire.
— Oui, elle étend son linge.
— Ah ? Aha, c’est la fameuse lessive ? demanda Toshio, percutant enfin…
Mais Rui n’eut pas le temps de lui répondre : déjà, la voix de Hitomi résonna dans le café.
— Oh, Toshi, tu es là !
Un sourire pétillant s’alluma sur le visage du policier.
— Salut, Hitomi. Dis, ce soir, ça te va si je passe te prendre vers 20h ?
— Hum…, fit Hitomi en réfléchissant, ça devrait aller, ma robe sera sèche.

        Encore une fois, Rui ne put s’empêcher de rire, ce qui vexa Hitomi.
— Eh, ho, ça va maintenant. Arrête de foutre de moi. Et toi, commence pas hein !
La dernière phrase s’adressait à un Toshio qui s’était mis à pouffer, contaminé par l’ainée des Kisugi. Bien consciente qu’elle ne pourrait pas arrêter ce fou-rire, Rui préféra s’éclipser :
— Je monte, j’ai la compta qui m’attend, prétexta-t-elle, laissant les amoureux seuls.
— C’est ça, grogna Hitomi, ça devrait pouvoir te calmer…

        Une fois que Rui les eût laissés, Toshio tenta de dérider sa fiancée.
— Allez, Hitomi, n’y pense plus. Tiens, tu veux bien me préparer ton délicieux sandwich aux crudités s’il te plaît ?
— D’accord, opina Hitomi avec un sourire retrouvé.
Le sandwich fut vite prêt et tout aussi vite mangé, et après avoir prit son habituel café américain, Toshio retourna au boulot. Peu après, un groupe de clients entra, et Hitomi, en les servant, finit par oublier l’hilarité de sa sœur.

        En une belle journée comme celle-ci, le café ne désemplissait pas, et Hitomi n’arrêtait pas. En plus, à chaque fois que Rui faisait la comptabilité du café, elle en avait pour plusieurs heures, alors impossible de compter sur elle… Elle avait bien choisi son jour, tiens ! Il fallait que ce soit une journée chargée. Hitomi, toute à son travail, ne pensait plus ni à leur futur voyage, ni au rire nerveux de sa sœur, et avait déjà hâte d’être à son diner avec Toshio… qui avait été bien mystérieux cette fois, impossible de lui faire dire où il comptait l’emmener ! Etait-ce pour cela qu’elle avait envie de s’apprêter plus que d’habitude ? En tout cas, elle sentait que cette soirée serait importante…

        Alors que l’on s’approchait des 18 heures et que les clients l’avaient enfin laissée souffler, Hitomi vit avec soulagement sa jeune sœur rentrer du lycée.
— Salut, me revoilà !
— Chouette, on va fermer, se réjouit Hitomi.
— Ben pourquoi ?
— Parce qu’on a à parler boulot, déclara Rui qui venait d’apparaitre dans le café.

        Comme à son habitude, dès qu’il s’agissait pour Cat’s Eye de faire un coup, Ai s’enthousiasma instantanément.
— Chouette ! C’est quand ? C’est où ? C’est quoi ?
— Ce sont les toiles qui sont à Athènes, répondit laconiquement Hitomi, stoppant immédiatement l’excitation de sa jeune sœur.
— Hein ???!!!
— Allons au salon, on va te raconter, invita Rui, entrainant ses sœurs dans la pièce à côté.
— Je vous rejoins quand j’ai rentré l’enseigne, lança Hitomi en sortant sur le trottoir.

        Quelques instants plus tard, Rui et Hitomi expliquèrent la situation à leur sœur, qui retrouva un état bien euphorique, son sourire s’agrandissant encore.
— Mais c’est génial ! J’ai trouvé le sujet de mon exposé !!!
— Ton exposé ? demanda Hitomi.
— Oui, le prof de géo nous a donné un exposé à faire pour la rentrée. Le sujet est libre, mais ça doit porter sur l’Europe. Je vais donc pouvoir bosser sur la Grèce avec sa mythologie et son actualité. On aura bien le temps de faire un peu de tourisme !
— Si c’est pour tes études, on prendra le temps, accorda Rui, toujours très sérieuse.

        Ai était complètement emballée.
— Super ! On part quand ?
— Pas avant que tu sois en vacances, lui rétorqua Hitomi.
Ai prit alors une mine boudeuse.
— Beuh ! Mais c’est pas avant dix jours !
— Ca nous laisse juste le temps de préparer le voyage, lui expliqua Rui.
— Surtout si on doit faire du tourisme, renchérit Hitomi.

        Un soupir de frustration sortit des lèvres de la benjamine. Elle serait bien partie tout de suite, récupérer les toiles au plus vite et espérer accélérer les recherches… Elle avait la sensation que chaque délai retardait encore un peu plus les retrouvailles avec leur père. Mais ses sœurs avaient raison, encore une fois…
— Où est donc passée ta mine réjouie de tout à l’heure ? railla Hitomi pour la dérider.
Mais Ai resta pour une fois maitresse d’elle-même.
— Je ne relèverai même pas. J’ai d’autres choses à faire, fit-elle en snobant sa sœur.

        La jeune fille, le nez relevé, reprenant son sac d’école, se dirigea avec une fausse fierté vers les escaliers menant à l’étage.
— Quelle excellente initiative, Ai que d’aller faire tes devoirs, se moqua encore Hitomi, d’humeur particulièrement taquine. Je vais même t’accompagner…
— Ca va, j’ai pas besoin de toi pour bosser hein, fit une Ai un peu piquée.
Mais Hitomi la dépassa dans les escaliers et monta les marches quatre à quatre, en lançant :
— Mais enfin, c’est pas pour toi que je monte…je vais repasser ma robe !


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Saison 3 : La brigade spéciale Kor_si10

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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Lun 29 Sep 2014 - 19:20

Très sympa, ta fic, on a vraiment l’impression de lire le script d'un début d'épisode.

... et j'ai bien rigolé sur le coup de la libellule ! Tu es sûre qu'il n'y avait pas un corbeau qui la suivait pour la manger ? Smiley2


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Lun 29 Sep 2014 - 19:21

Laisse-moi deviner la suite... En visitant les ruines grecques, elles vont rencontrer un chevalier d'or mourant qui leur demandera de s'occuper d'un bébé ?

... je sors Smiley2


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Lun 29 Sep 2014 - 20:14

C'est génial, à quand la suite ? Smiley2


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Les fleurs naissent puis se fanent.
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même la terre, le soleil, notre galaxie...et l'univers tout entier.
Un jour viendra où ils disparaîtront...la vie d'un homme comparée a cela,
ne représente qu'un battement de cils. Pendant cet infime laps de temps,
l'homme naît, aime quelqu'un en hait un autre, rit, pleure...se bat se blesse,
est heureux et malheureux...et enfin tombe dans un éternel repos appelé la mort...
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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mar 21 Oct 2014 - 18:41

Cette fic, c'est exprès qu'elle soit pas finie? Pour laisser libre court à notre imagination?


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mar 21 Oct 2014 - 22:49

Il y aura une suite, mais elle est pas finie^^


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Lun 16 Mar 2015 - 17:03

Elle arrive quand la suite ?


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mer 4 Sep 2019 - 23:01

Edition du premier post avec ajout de captures des personnages. Ce post sera à nouveau majé quand des personnages secondaires apparaîtront dans l'histoire... car oui je bosse dessus depuis un moment, et de nouveaux chapitres seront très bientôt publiés ici Smiley13


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mar 10 Sep 2019 - 19:13

Saison 3 épisode 2 : Des flics un peu trop curieux

        « Alors, il me faut du lait, des œufs, du shampooing, et ... de la lessive ! » se dit Rui en entrant dans le magasin, tout en consultant sa liste. D'habitude, c'était Hitomi qui faisait les courses, mais là, pas moyen de la faire travailler de la journée ! Cela la faisait sourire, comme à chaque fois qu’elle pensait à sa sœur et Toshio, mais jamais elle n’avait envisagé connaître une telle relation avec quelqu'un. Ses seules préoccupations, c'était sa famille, le café et leur mission. Inconsciemment, elle s'interdisait toute « diversion ». Et le seul homme qu’elle souhaitait revoir, c’était son père.

        Elle replissait son panier, pensant déjà à leur futur voyage en Grèce. Elle se dépêchait pour rentrer avant que Hitomi ne parte pour sa soirée avec Toshio. C’était sa façon à elle de veiller sur ces deux amoureux maladroits. Puis, alors qu'elle s'approchait des caisses en passant par le rayon disques, quelque chose attira son regard :
« Tiens, le disque de Creamy Mami, je vais peut-être l'acheter pour le café. Mais ça fait un moment qu'on n'entend plus parler de cette chanteuse. »

        Rui alla payer ses emplettes et sortit du magasin. Elle se dirigeait tranquillement vers le Cat's Eye, quand elle aperçut Toshio au loin, visiblement affairé autour d'une voiture de police garée devant le commissariat.
— Et bien, Toshio, tu m'a l'air d'avoir perdu quelque chose, lui lança-t-elle en arrivant près de lui.
— Ah, c'est toi, fit le jeune inspecteur en se redressant vers elle. Figure-toi que j'ai fait tomber mon portefeuille tout à l'heure, pendant une patrouille. Mais comme je suis resté en voiture, il doit avoir glissé sous un siège. C'est que j'en ai besoin pour ce soir !
— Ce ne serait pas ça que vous cherchez, inspecteur Utsumi ?

        Rui et Toshio se retournèrent vers la provenance de cette voix… qu’ils avaient reconnue. La voix d’Asatani, laquelle s’était approchée d’eux. Curieusement, Toshio pris une expression de colère.
— Où l'avez-vous trouvé ? lui demanda-t-il particulièrement froidement.
— C’est Katayama avec qui vous avez fait la patrouille qui me l’a donné. Il l’a retrouvé sur le siège et vous a appelé, mais vous étiez apparemment pressé.
Toshio s’empara alors de son portefeuille, l’arrachant presque des mains de sa collègue.
— Surtout, ne me remerciez pas, lui reprocha-t-elle.

        Etrange, l'attitude mordante de Toshio vis-à-vis de sa collègue. Si Rui savait que l’entente entre eux n’était pas toujours au beau fixe, cela l’étonna tout de même, car ce n’était pas dans les habitudes de Toshio de montrer autant les dents. Lui qui pourtant quelques heures à peine auparavant était si content à l’idée de sa soirée… Que s’était-il donc passé ?
— L'inspecteur Utsumi n'est pas tout à fait d'accord avec mes suppositions, répondit Asatani à ses questions silencieuses.

        Cette réponse eut l’effet étrange d’énerver encore plus Toshio, qui hurla plus qu’il ne parla à sa collègue.
— Je n'ai JAMAIS dit que Cat's Eye ne pouvait pas aller chercher les toiles en Grèce ! Ce sont vos soupçons qui sont mal placés !
— Dites-moi, inspecteur, lui reprocha Asatani, vous êtes toujours aussi discret en présence des sœurs Kisugi ?
Rui réussit de justesse à retenir Toshio qui était prêt à sauter à la gorge de l'inspectrice.
— Rhaaaaaah lâche-moi Rui, je vais en faire de la bouillie de ce serpent à lunettes ! hurlait l’inspecteur sans se soucier le moins du monde des passants alentours.
— Toshio, calme-toi ! Mlle Asatani, je pense que vous devriez vous éloigner…
— Très bien, je vous laisse. A demain inspecteur, fit l’inspectrice en partant étrangement calmement, rejoignant son bureau.

        Rui eut beaucoup de mal à empêcher Toshio de la prendre en chasse, mais une fois l’inspectrice hors de sa vue, il finit par se calmer.
— Tu vas mieux, Toshio ? demanda Rui à l’inspecteur
— Oui… Merci Rui, tu m’as empêché de faire une bêtise. Mais elle ne perd rien pour attendre, je vais lui faire ravaler ses mauvaises pensées en lui montrant les preuves qu’elle se plante.
—… Bonne idée, fit Rui avec une infime hésitation.

        Toshio se décida à rentrer chez lui pour se préparer, délaissant les voitures de police pour récupérer sa mini. Il salua Rui qui rentra elle aussi, mais les informations dont elle venait d’avoir connaissance l’avait rendue très soucieuse et pensive :
« Elle continue de nous soupçonner. Et elle a deviné nos intentions. Je dois prévenir Hitomi, Ai et Monsieur Nagaishi. »

        A peine avait-elle mis les pieds au café déjà fermé qu’elle appela ses sœurs :
— Hitomi, Ai, venez tout de suite !
— J’arriiiiiiiiiiive !
La voix de Ai précéda la jeune fille dans les escaliers. A peine fut-elle arrivée en bas que Hitomi se montra en haut des marches.
— Que se passe-t-il, grande sœur ?

        Elle avait mis sa fameuse robe rouge, à fines bretelles, au décolleté audacieux et à la jupe fendue sur toute la longueur, laissant deviner ses jambes qui faisaient tant d’effet à Toshio… Elle avait de plus relevé ses cheveux en une sorte de chignon indiscipliné.
— Waaaaou, s’exclama la benjamine, tu t’es mise sur ton trente-et-un, grande sœur ! Il en a de la chance, le Toshio ! Si c’est pas mignon…
— Occupe-toi de tes affaires ! lui hurla sa sœur en lui tirant la langue.

        Rui leva les yeux au ciel.
— Ca suffit ! Nous avons un sérieux problème. Asatani pense que Cat’s Eye va se rendre en Grèce pour y récupérer les tableaux.
— Quoi !!! s’exclamèrent ses sœurs en chœur.
— Et bien entendu, elle nous suspecte toujours, renchérit Rui.
— Mais alors, si on y va, on est cuites !
La robe rouge de Hitomi faisait particulièrement ressortir ses grands yeux à ce moment-là remplis d’inquiétude en direction de son aînée. Elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’Asatani devine ainsi leur projet.

        Ai, le visage boudeur, croisa les bras sur la poitrine.
— Zut alors, cette dinde à lunettes va tout faire foirer !
— Qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire ? s’alarma Hitomi. On ne peut quand même pas laisser tomber !
— La première chose à faire, reprit Rui, c’est de prévenir Monsieur Nagaishi. Je m’en occupe tout de suite. Mais il est évident de garder ce voyage en Grèce secret. J’espère que vous n’en avez parlé à personne.
— On n’a pas bougé depuis que je suis rentrée du lycée, fit Ai.
— Ce n’est pas le genre de choses dont je discute avec les clients, et je ne suis pas sortie, ajouta Hitomi. Mais heureusement qu’on le sait maintenant, sinon j’en aurais sans doute parlé à Toshio ce soir. Je lui dis quoi du coup ?
— Tu peux toujours lui dire qu’on compte partir, mais qu’on n’a pas encore choisi la destination…

        Rui fut interrompue par le tintement de la clochette de la porte.
— Mesdames, me revoilà ! lança le jeune inspecteur en entrant dans le café.
— Oh Toshi, te voilà ! On est dans le salon, entre, l’invita Hitomi.
— Je préfère pas, je suis en double file.
— Bon j’arrive. A ce soir les filles !
— Bonne soirée ! répondirent ses sœurs.

        Hitomi monta dans la mini, et Toshio démarra presque aussitôt, essayant autant que possible de ne pas trop regarder sa fiancée tant elle le troublait dans cette tenue, et tentant de se concentrer sur sa conduite. Le trajet fut cependant court, et peu de temps après, ils arrivèrent devant un grand restaurant. Ils descendirent de voiture et entrèrent. C’était un vrai restaurant chic, presque de luxe ! Visiblement, Toshio avait fait les choses en grand ! Il se dirigea avec une certaine assurance vers le réceptionniste.
— Bonsoir, j’ai réservé une table pour deux personnes au nom de Utsumi.
— Bien, Monsieur, répondit ce dernier tout en regardant la liste des réservations, veuillez suivre mon collègue. Table 73, ajouta-t-il au serveur qui se tenait à côté.
— Si vous voulez bien me suivre, fit ce dernier au couple.

        Ils s’installèrent à la table indiquée. Le serveur donna un menu à Hitomi sur lequel les prix n’étaient pas marqués. Après avoir commandé, Hitomi ne put s’empêcher de poser la question à Toshio :
— Dis-moi, Toshi, est-ce qu’on fête quelque chose ?
— En fait, je voulais te demander pardon.
— Pourquoi ?
— Excuse-moi de ne pas encore avoir arrêté Cat’s Eye. Je t’avais promis de me dépêcher pour qu’on puisse se marier, mais je n’ai pas réussi.

        L’expression abattue de Toshio attrista Hitomi qui réagit vivement.
— Comment ça, pas réussi ? Tu ne vas quand même pas baisser les bras !
— Je n’ai pas dit ça, n’empêche que ça fait deux ans qu’on rame sur cette affaire, et je dois dire que je ne sais plus par quel bout m’y prendre.
— Enfin, Toshio ! Ressaisis-toi ! Où est le courageux policier qui donnait tout pour courir après Cat’s Eye ? Où est cet inspecteur volontaire qui se battait toujours pour arrêter cette voleuse ? Où est le Toshio que j’aime ?

        Toshio releva la tête et posa les yeux sur Hitomi. Les mots de celle-ci, le regard qu’elle lui adressait le touchèrent. Une lueur s’alluma dans ses yeux.
— Tu as raison, je dois tout faire pour l’arrêter. Je vais reprendre le dossier depuis le début et tout éplucher, les moindres petits détails, tous les indices, je vais réinterroger tout le monde impliqué dans l’affaire, jusqu’aux agents de nettoyage des musées où elle a sévi. Aucun détail ne sera écarté, tout sera étudié à la loupe. Et je trouverai bien quelque chose, à force de persévérer. Merci, Hitomi, tu m’as redonné l’énergie qui me manquait.
— Mais, je t’en prie, balbutia une Hitomi gênée, ça me faisait de la peine de te voir abattu…
Elle se força à sourire, tout en pensant : « Ouuh là là, qu’est-ce que j’ai pas dit là !!! »

        Hitomi tenta se reprendre pour le reste du repas qui se déroula sans autre incident. Ils trinquèrent même à la réussite de Toshio dans l’affaire Cat’s eye. A la fin du repas, Toshio présenta son bras à Hitomi pour sortir du restaurant jusqu’à rejoindre la mini de l’inspecteur. L’heure était venue de rentrer.
— Qu’est-ce que tu as ? demanda Toshio une fois en route. Tu ne dis plus rien...
— Oh, c’est… c’est rien, juste qu’on n’a pas encore décidé où on partirait en vacances cette année. Je crois que Ai en a besoin.

        Toshio avait failli la prendre de court ! Elle qui pensait déjà à ce qu’elle dirait à ses sœurs sur le regain d’énergie de Toshio… Mais ce dernier eut la bonne idée de continuer de parler de Ai.
— Elle va se permettre des vacances cette année ? Elle passe quoi comme concours ?
— Elle ne nous a rien dit pour le moment, lui apprit Hitomi. Mais Nagahama est un bon lycée, alors si elle réussit son année ça ira.
— Et elle veut faire quoi comme études ?
— Elle ne nous en a pas parlé, mais c’est une scientifique, elle va s’orienter dans cette voie sans doute.
— Ah ah ah, je la vois bien en blouse blanche ! rit Toshio.

        C’est sur cette note plus légère qu’ils arrivèrent devant le café. Toshio raccompagna Hitomi jusqu’à la porte, mais dût partir car une longue journée l’attendait le lendemain. Hitomi entra dans le café et constata que Nagaishi était là.
— Bonsoir, Monsieur Nagaishi, salua Hitomi, alors avez-vous trouvé une solution à notre problème ?
— Effectivement, Mademoiselle Hitomi, répondit ce dernier, vous irez en Italie. J’ai contacté un ami à Rome qui vous emmènera à Athènes par hélicoptère. Ainsi, la police ne pourra rien trouver.
— Ca, c’est une bonne nouvelle. Malheureusement, j’en apporte une mauvaise, et c’est un peu de ma faute.
— Un rapport avec Toshio, n’est-ce pas ? devina Rui.

        Gênée, Hitomi se tordait les doigts en expliquant :
— Ben, il était un peu déprimé de piétiner sur l’affaire Cat’s Eye, alors j’ai voulu le remotiver, du coup, il s’est mis dans la tête de reprendre tout le dossier depuis le début dans les moindres détails.
— Aïe, ça sent pas bon, réagit Ai.
— C’est très ennuyeux, fit remarquer Rui, souviens-toi du mal qu’on a eu à lui faire abandonner l’idée qu’on avait un lien avec Heintz.
— Je sais, soupira Hitomi, je suis désolée, je ne pensais pas qu’il réagirait comme ça.

        Cependant, cette fois-ci, Nagaishi se montra plutôt rassurant :
— Il est impossible pour la police de faire le lien entre Heintz et vous, vous n’avez rien à craindre sur ce point. Ce qui serait plus dangereux, ce serait qu’il alerte la presse. Je le surveillerai de près, et je vous tiendrai au courant de toutes ses découvertes.
— Merci beaucoup, Monsieur Nagaishi, répondit Rui. Je vais préparer le voyage pour faire croire à un voyage en Italie, si mademoiselle Asatani cherche à se renseigner.
— Je me tiens à votre disposition. Au revoir, mesdemoiselles, dit l’homme en partant.

        Les trois sœurs saluèrent Nagaishi une dernière fois, puis partirent se coucher, en pensant à leur voyage. Ai sifflotait, tant elle était contente de partir et se fit violence pour ne pas commencer sa valise tout de suite. Rui avait déjà la tête dans un futur plan, bien qu’elle sache que c’était prématuré. Quant à Hitomi, malgré les paroles rassurantes de Nagaishi, elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir d’avoir allumé une mèche qui pourrait peut-être contrarier leur opération. Et elle appréhendait ce que Toshio allait bien pouvoir découvrir…


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Ven 25 Oct 2019 - 11:38

Bravo Carine, c'est vraiment bien écrit, en te lisant on a l'impression de voir le dessin animé !!
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Vivement la suite!
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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Lun 28 Oct 2019 - 14:42

Merci beaucoup charlie ! Smiley1
J’ai une petite correction à faire sur le chapitre suivant, et je l’ajoute Smiley13


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mar 5 Nov 2019 - 19:17

Voici le chapitre 3. J’y ai ajouté des notes à la fin pour vous aider à comprendre certaines références.

Saison 3 épisode 3 : Presque sur la route.

        « Hitomi ! S’il te plaît, reviens, je te jure que j’arrêterai Cat’s Eye bientôt, Hitomi, je t’en prie, ne me quitte pas, ne t’en vas pas, Hitomi, HITOMIIIIIIIII !!!!!! Ah !... Ah ? »

        Toshio se dressa brutalement, puis regarda autour de lui : il était chez lui, assis dans son futon, et le jour était levé depuis un moment. Il reprit ses esprits, réalisant qu’il avait simplement fait un cauchemar, coupa le réveil et se leva. Tout en s’habillant, il grognait « tout ça parce que je n’ai encore rien trouvé alors que ça fait plus de quinze jours que j’épluche ce qu’on a sur Cat’s ! ». Après avoir avalé un petit déjeuner digne d’un célibataire, il prit le chemin du commissariat en réfléchissant à sa journée : « Bon, je dois interroger cette ordure de Ishigoro à qui Cat’s a volé une toile soit disant non signée.  (1) Après, j’irai au Musée de la Ville à Yokohama…, ah, et puis zut, il faut aussi que je m’occupe du numéro 117 ! Ah, si seulement je pouvais me consacrer à Cat’s ! »

        Sur le chemin, il croisa Ai, qui pour une fois n’était pas en retard.
— Salut Toshi ! lança la jeune fille.
— Salut Ai, tu m’as l’air de bonne humeur ce matin !
— Y a de quoi, répondit-elle avec un large sourire, aujourd’hui c’est le dernier jour, après c’est les vacances ! Un loooooong mois de vacances !!!
— Et beaaaauuuuucoup de devoirs à faire pour la rentrée !  (2)
Ai perdit instantanément son sourire et prit une mine dégoûtée.
— Franchement, c’est pas gentil de me gâcher la journée comme ça ! grogna-t-elle. Méchant pas beau !

        Ai avait pris une moue boudeuse devant Toshio, mais elle se dérida quand un lycéen arriva près d’elle.
— Tiens, Kōno, tu vas bien ? demanda-t-elle, enthousiaste.
— Salut, Ai, salua le jeune homme avant de se tourner vers Toshio. Oh, bonjour inspecteur, vous vous rappelez de moi ?
— Ah, oui, tu es Tetsu Kōno, le fils du conservateur du musée Oohashi. Je me souviens bien de ce brave M. Kōno qui a pu garder son emploi parce que Cat’s a rendu la pierre précieuse qu’elle venait de voler dans ce musée. (3) Tiens, ça me fait penser que je n’y suis toujours pas retourné.

        Aucun des deux ne perçut alors le malaise qui prit Ai quand l’inspecteur finit de prononcer la dernière phrase.
— Ah bon, vous comptez aller revoir mon père ? s’étonna l’adolescent.
— Oui, pour mon enquête, expliqua le policier, car même si le joyau a été restitué, ce musée a été visité par Cat’s, et d’ailleurs, ça m’intéresserait de savoir pourquoi Cat’s a rendu ce bijou. Mais, je ne veux pas vous mettre en retard pour votre dernier jour !
— Alors à bientôt, inspecteur, salua poliment Kōno.
— À plus ! lança Ai qui partait en courant.

        Toshio arriva au commissariat, salua ses collègues et commença par noter tout ce à quoi il avait pensé en discutant avec Kōno, mais son chef lui rappela sa « corvée » de la journée.
— Utsumi ! 117 ! Et que ça saute ! hurla le commissaire.
— Ouais, ouais, ça va, râla Toshio, je m’en occupe tout de suite, pas la peine de crier, j’suis pas sourd !
— Et ne réponds pas quand je donne un ordre, effronté !
Mais soudain le commissaire eut l’air de se sentir mal, pâlissant et avec une expression de douleur.
— Mes pilules ! Où sont mes pilules ? Viiiiiite !
Asatani qui était à côté de son supérieur lui donna le flacon contenant lesdites pilules.
— Chef, je vous en prie, calmez-vous ! tenta-t-elle de l’apaiser.
Le commissaire avala quelques-unes de ses précieuses pilules et respira un grand coup.
— Je crois que je vais aller prendre un café, dit-il en sortant de la pièce.

        Toshio suivit son supérieur du regard jusqu’à ce que la porte se soit refermée.
— Ben dis donc, il est pas à prendre avec des pincettes ce matin ! Il m’en veut peut-être de piétiner sur l’affaire Cat’s Eye.
— Non, il vous reproche de passer tout votre temps dessus ! Il y a d’autres criminels, vous savez, lui reprocha Asatani.
— Et c’est pour ça qu’il m’a collé le 117, en déduit Toshio. Mais je vais vite régler cette affaire et me reconcentrer sur Cat’s.

        Sur ce, il quitta la pièce. Le chef qui revint un peu plus tard fut content de ne plus le trouver là. Mais vers la fin de la matinée, Toshio réapparut dans le bureau.
— Voilà, chef, annonça-t-il, le numéro 117 a révélé sa planque. Une patrouille est partie sur les lieux.
— Bon, comme tu as bien travaillé ce matin, tu as l’autorisation de te remettre sur le dossier Cat’s Eye, lui octroya le commissaire.
— J’ai un mafioso en taule à interroger avant le déjeuner, et puis après, j’irai à Yokohama.

        Toshio se rendit à la prison de la ville. Un gardien le conduisit jusqu’au parloir, et peu de temps après, un gros bonhomme arriva, encadré par deux gorilles.
— Tiens, mais c’est ce cher inspecteur Ukomi ! lança Ishigoro.
— Utsumi, grogna Toshio, mécontent.
— Ah ah ah, je devrais quand même me souvenir du flic qui m’a coffré ! Alors, que me vaut l’honneur de cette visite ?
— Je viens vous proposer un marché : vous collaborez, et vous aurez une remise de peine.

        Ishigoro leva les sourcils de surprise.
— Collaborer ? Avec la police ???!!! Vous plaisantez, j’espère ! D’où vous est venue cette idée saugrenue ?
— De la lecture de votre dossier, enchaîna Toshio sans se démonter. J’ai appris que vous aviez effacé la signature de certains tableaux de votre collection. Je veux savoir si c’est le cas de « Cent ans de solitude ».
— Le tableau que Cat’s Eye m’a volé ? Vous n’avez donc toujours pas arrêté cette sale voleuse ? s’emporta le détenu.
— C’est pour cela que j’ai besoin que vous répondiez à ma question.

        Ishigoro réfléchit un instant. Aider la police n’était pas dans ses habitudes… mais savoir que cette fille qui lui avait piqué son tableau était encore dans la nature pendant que lui moisissait en taule l’agaçait au plus haut point.
— C’est bien une toile de Heintz, comme vous le pensiez au départ, admis-t-il, et je dois avouer que j’ai été surpris que cette voleuse le sache.
— Comment, s’écria Toshio, Cat’s Eye le savait ?!!!
— Elle me l’a dit elle-même avant que vous ne fassiez votre entrée fracassante ! rit Ishigoro.
— Merci de votre aide, grommela le policier.
— C’est ma façon de me venger de cette voleuse.
Toshio se tourna vers les gardes.
— Ce sera tout, vous pouvez le ramener à sa cellule.
Les deux colosses s’exécutèrent alors que Toshio notait tout ce qu’il venait d’entendre, avant de partir à son tour.

        De retour au commissariat, il rangea ces nouvelles données dans le dossier Cat’s Eye, tout en en faisant part à ses collègues. Pour une fois, le chef est content ! Ils partirent déjeuner ensemble, puis Toshio ne put s’empêcher d’aller prendre un café en face. En traversant la rue, il revit les images de son cauchemar. « Seulement là, je pourrais lui dire que ça avance, que j’ai du nouveau » essayait-il de se rassurer avant de revoir sa fiancée. Un peu rassuré, il poussa la porte du café qui fit tinter la clochette.
— Tiens, Toshio, lança Rui qui se tenait derrière le comptoir, je commençais à me demander si on te verrait aujourd’hui.
— Désolé de t’avoir inquiétée, Rui, mais j’avais beaucoup de travail ce matin. Je peux avoir un café américain s’il te plaît ?
— Bien sûr ! Tu m’as l’air d’avoir besoin d’un remontant après cette dure matinée de travail !
— Et je suis plutôt content de moi, se vanta l’inspecteur.
— Ah oui ?
— J’ai réussi à cuisiner le numéro 117 jusqu’à ce qu’il craque, et j’ai un élément nouveau dans l’affaire Cat’s Eye.

        Rui fit son possible pour ne pas le montrer, mais elle sentit l’inquiétude la saisir. Toshio avançait, il fallait s’y attendre… mais surtout, elle devait en savoir le plus possible d’abord.
— Tu as appris quelque chose sur Cat’s Eye ? demanda-t-elle, le plus innocemment possible.
— Non, mais j’ai interrogé Ishigoro, et il a parlé. Et ça pourra peut-être relancer la piste Heintz, mais je ne peux pas le savoir tant que je n’ai pas fini mon épluchage.

        L’inspecteur ne s’étendit pas plus, il avala son café, déposa 300 yens sur le comptoir et se leva.
— Allez, à plus !
— Mais tu n’as même pas vu Hitomi !
— Je n’ai pas le temps de rester plus longtemps ce midi, expliqua le policier, je dois aller à Yokohama. Je repasserai ce soir, elle sera dispo ?
— Si elle a fini sa valise ! soupira Rui. Elle y est depuis des heures, et on n’en voit toujours pas le bout !
— Alors ne la dérange pas, on aura plus de temps ce soir. Salut !
— À tout à l’heure.

        Rui nettoya la tasse après avoir encaissé les 300 yens, puis profita de l’absence de clients pour monter voir sa sœur très affairée.
— Maillot de bain, c’est fait. Appareil photo, c’est fait. Pellicules, c’est fait. Crème solaire, c’est fait…
— Tu as bientôt fini ? Tu sais que tu viens de rater Toshio, lui apprit sa sœur.
— Tant pis ! Pas le temps ! J’suis à la bourre !
— Toshio vient de me dire qu’il sait pour « Cent ans de solitude ».

        Hitomi s’arrêta net et releva le nez de sa valise.
— La toile qu’on a récupérée à la galerie Ishigoro ?
Rui acquiesça d’un signe de tête.
— Si ça continue, il se retrouvera sur la bonne piste, ajouta-t-elle.
— Tu en as parlé à monsieur Nagaishi ?
— Pas encore, je l’appelle tout de suite pour le mettre au courant. Mais comme tu n’as pas fini, je vais devoir fermer le café.
— OK.
Et sur ce, Hitomi se replongea dans son empaquetage.

        Rui descendit donc pour fermer le café, quand justement :
— Monsieur Nagaishi, s’exclama Rui en reconnaissant l’homme qui s’approchait, j’étais sur le point de vous appeler !
— Des soucis ?
Rui ferma le café.
— En fait, c’était prévisible. Toshio avance dans son enquête, et sait maintenant que « Cent ans de solitude » est une toile de Heintz.
— Mmmhhh. Il se pourrait qu’il découvre très vite que le fichier informatique de Irie a été modifié, et comprendra notre plan, il se retrouvera donc très logiquement sur la piste Heintz. (4)

        C’était justement ce que Rui avait compris, et justement ce qui l’inquiétait.
— Qu’est-ce qu’on peut faire ? demanda-t-elle alors qu’ils s’asseyaient tous les deux dans le salon.
Nagaishi réfléchit un instant avant de proposer :
— Il vaut peut-être mieux le laisser faire.
La surprise fut telle que Rui sursauta presque.
— Pardon ?
— Notre but est bien de retrouver votre père sain et sauf, n’est- ce pas ?
— Oui, mais…

        Nagaishi prit alors le temps d’expliquer son idée à Rui :
— Cela fait maintenant deux ans que Cat’s Eye est en activité. Or, nous n’avons toujours aucun indice qui pourrait nous mener jusqu’à lui. Et lui n’a pas non plus cherché à vous contacter, alors qu’il sait sans doute qui est Cat’s Eye, comme vous l’a confirmé Dairo avant d’être abattu. (5)
— Monsieur Dairo, le propriétaire de « La sirène », qui devait nous emmener voir Papa à Paris ? Oui c’est ce qu’il nous avait dit, se rappela Rui.
— Et c’est peut-être justement pour ne pas connaître le même sort que son ami que Heintz se cache. Nous devons savoir qui lui en veut et pourquoi pour trouver une solution afin qu’il n’ait plus à se cacher. J’ai bien peur qu’on ne trouve que trop peu de choses dans ses œuvres, et surtout trop lentement, c’est pourquoi une enquête de la police en parallèle sera utile pour répondre à toutes ces questions primordiales.

        Rui admit qu’effectivement ça les aiderait, mais elles risquaient encore plus d’être identifiées dans ce cas.
— C’est un coup de poker tout de même.
— Je sais que ça peut être risqué, reconnut Nagaishi, mais il paraît difficile de faire un lien jusqu’à vous, car il a épousé votre mère sous le nom de Takeshi Takahashi.
— Papa a épousé maman sous un faux nom ??!!!

        Rui et Nagaishi sursautèrent. Hitomi qui descendait, avait manifestement entendu ce que Nagaishi venait de dire.
— Est-ce que c’est pour ça qu’on porte le nom de notre mère ? demanda Rui.
— C’est plus compliqué. Votre père cherchait déjà à se cacher à l’époque. L’idée était de procéder à une adoption officielle de votre père sous ce faux nom par vos grands-parents maternels, étant donné que votre mère n’a qu’une sœur. Cette pratique l’arrangeait bien. (6)
— Et l’adoption a vraiment été signée par nos grands-parents ?
Nagaishi se contenta de sourire.

        C’est à ce moment-là que Ai rentra. Mais, visiblement, elle boudait.
— Et ben alors, se moqua gentiment Hitomi, où est passée ta bonne humeur de ce matin ?
— Toshi m’a porté la poisse !
— Il t’a prédit quelque chose de terrible qui t’es arrivé ? questionna Rui, taquine.
— Les profs sont devenus fous ! grommela Ai. Ils nous ont donné une tonne de devoirs pour la rentrée, alors qu’y en a pleins qui prennent des cours pour préparer des concours d’entrée. (7)
— Et bien, dans ce cas, tu vas devoir emporter tes affaires de classe en vacances, en conclut Rui, terre-à-terre.
— Allez, file finir ta valise, ajouta Hitomi, je te rappelle qu’on part demain !

        Ai monta en grognant quelque chose que se sœurs ne pouvaient pas entendre, puis Nagaishi prit congé, une minute avant le retour de Toshio.
— On dirait bien que la bonne humeur est éphémère aujourd’hui, fit Rui, amusée, en voyant la tête de Toshio.
— J'ai rien trouvé à Yokohama, se lamenta l’inspecteur. Y savaient rien.
Il poussa un long soupir. Hitomi se décida à le secouer :
— Allez, zou ! Viens avec moi, je vais te faire oublier ton cafard.
Ils partirent tous les deux, et Rui ne les revit plus de la soirée.

        Le lendemain, à l’aéroport, Rui faisait une dernière vérification :
— Tu as bien pris tout ce qu’il te fallait pour faire tes devoirs, et aussi pour ton exposé, n’est-ce pas ? … Ai, tu m’écoutes ?
La jeune fille se tourna vers sa sœur :
— Hein ?
— Mais où étais-tu donc ?
— Oh, je regardais les tourtereaux.
Dix mètres plus loin se trouvaient Toshio et Hitomi en pleine conversation.
— J’suis sûre que le Toshi y va pas broncher, se moqua Ai, et que Hitomi va encore devoir prendre les devants, comme l’année dernière.

        La scène suivante lui donna raison : Hitomi attrapa Toshio par le col de sa chemise et l’embrassa tendrement. Ils furent « interrompus » par les éclats de rire de Ai.
— Franchement, Toshi, combien de temps tu vas laisser Hitomi tout faire ? Là, t’assures pas !
— Mais… enfin… je…, balbutia Toshio.
— Ah, ah, ah ! t’es trop drôle !
— Il est temps qu’on y aille, coupa Rui.
Les trois sœurs saluèrent Toshio et tournèrent les talons. Toshio s’installa à la baie vitrée pour voir leur avion décoller. Il repensait à la remarque de Ai.
« Quand vous rentrerez, c’est moi qui… »



Notes
(1) : Référence à l’épisode 34 de la série, où Toshio expose à ses collègues ses théories sur Cat’s Eye et finit par enquêter sur Heintz. Les filles vont alors voler une toile de leur père chez un mafioso qui en a effacé la signature.
(2) : Au Japon, la rentrée scolaire a lieu début avril, donc les vacances d'été (qui durent tout le mois d'août, et les 10 derniers jours de juillet) se situent en plein milieu de l'année scolaire. Et souvent, les élèves japonais ont beaucoup de devoirs à faire pendant ces vacances ('z'avez vu la chance qu'on a ?)
(3) : Personnage apparaissant dans l’épisode 23 et passant ensuite dans quelques autres. C’est un camarade de classe de Ai, qu’elle aime beaucoup d’ailleurs. Il est présent (et même davantage présent) dans le manga.
(4) : Irie (prononcer Irié) apparaît dans l'épisode 35 (en fait, c'est Nagaishi déguisé).
(5) : Personnage de l’épisode 36, il est un ami de Heintz et est censé amener les filles à Paris pour le voir, mais il est tué avant.
(6) : Une pratique ancienne au Japon (et apparemment pas disparue) consiste à ce qu’une famille sans héritier adopte un jeune homme, qui peut être un gendre au moment de son mariage. Ce dernier devient donc un membre de sa belle-famille, et en prend le nom.
(7) : L'entrée aux universités au Japon se fait sur concours.


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MessageSujet: Re: Saison 3 : La brigade spéciale Saison 3 : La brigade spéciale Horlog10Mar 3 Déc 2019 - 17:27

Saison 3 épisode 4 : Pleins feux.

        « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous venons d’atterrir à Rome. Il est 18h39 heure locale, la température est de 27°C. Nous vous remercions d’avoir choisi notre compagnie et vous souhaitons un agréable séjour. »
—  Ah, enfin arrivées, soupira Ai, autant d’heures d’avion, c’est mortel.
Hitomi, elle, réglait sa montre à l’heure locale :
— On est le 21, il est 18h39. Alors grande sœur, quel est le programme ?
— Nous rejoignons ce soir l’hôtel « Etterna » à Rome où nous passerons la nuit. Demain, monsieur Razzi, un ami de monsieur Nagaishi viendra nous chercher à l’hôtel et nous emmènera jusqu’à Athènes par hélicoptère. Nous y resterons 15 jours. Au menu : “travail” et tourisme pour l’exposé de Ai. Ensuite, on retourne à Rome par hélicoptère, et on y restera une semaine, à faire le plus de visites et de photos possibles afin de faire croire à un séjour de trois semaines. Ça vous va ?
— Ben dis donc, c’est pas de tout repos ! se plaignit Ai
— Qui a dit qu’on était là pour se reposer ? fit remarquer Rui, amusée.
Hitomi soupira et Ai grogna tout en se relevant de leurs sièges. Elles descendirent de l’avion, récupérèrent leurs bagages et se rendirent à l’hôtel en taxi.

        Dès leur arrivée à l’hôtel, un employé se chargea de leurs bagages, mais il fut contraint de demander l’aide d’un de ses collègues vu la quantité de valises et autres sacs. Ai haussa les épaules :
— Ben évidemment, on est là pour trois semaines, on allait pas avoir qu’une pov’ valise chacune !
— J’ai promis d’appeler Toshi en arrivant, leur apprit Hitomi.
— Tu sais quelle heure il est ? objecta Rui.
— Ben huit heures et des patates.
— Et à Tokyo ?
— … Euh oui, fit Hitomi après un rapide calcul, j’appellerai demain matin, je vais quand même pas le réveiller en pleine nuit !

        Les trois sœurs montèrent dans leur chambre et prirent une douche avant de descendre dîner dans la salle de restaurant de l’hôtel. Elles dînèrent léger, et rapidement, car il était déjà tard. Puis elles montèrent se coucher.
— Demain, nous devons être prêtes à dix heures précises, monsieur Nagaishi m’a dit que monsieur Razzi était très ponctuel, expliqua Rui.
— C’est inhumain ! pleura Ai. J’suis crevée !!!
— Alors couche-toi vite, tu dormiras plus, lui fit remarquer Hitomi.
— J’crois que j’vais surtout piquer un roupillon dans l’hélico.
— Pour ça, faut déjà que t’arrives à te lever à temps demain, se moqua Hitomi.
Ai fronça les sourcils :
— Qu’est-ce que tu insinues ? Mauvaise langue !
Et elle balança un oreiller à Hitomi qui lui répondit du tac au tac :
— Ça reste à prouver !
— Ça suffit ! les arrêta Rui. Il est grand temps de dormir. Vous avez bien mis vos affaires pour Athènes dans des valises séparées, j’espère.
— Ouiiiiiiiii ! firent ses sœurs en chœur.
— Bien. Bonne nuit.

        Hôtel Etterna, lundi 22 juillet 1985, 9h30 (7h30 GMT). Hitomi était en train de secouer Ai encore au lit :
— Allez, debout espèce de feignasse, faut te bouger si tu veux un p’tit déj’.
Mais la jeune fille resta accrochée à son oreiller :
— Mmmmhhhh encore un peu …
— Pas question !!!
Hitomi attrapa sa sœur par les pieds et la fit tomber par terre.
— Aïe, ça va pas la tête ? Tu peux pas être plus douce ?
— Ça fait déjà une demi-heure que je te secoue, et visiblement ça suffisait pas. Grouille-toi, on part dans une demi-heure.
D’un coup, la jeune fille se réveilla tout à fait, et se mit à hurler :
— QUOOOIIIII, DEJAAAAAA !!!!!!! J’suis à la bourre !
— Comme d’hab’. Bon, habille-toi vite, et avale quelque chose avant de partir. Moi, je descends téléphoner à Toshi.
Hitomi descendit les escaliers rapidement et demanda à téléphoner au réceptionniste. Ce dernier lui indiqua les téléphones. Hitomi s’empara du combiné et composa le numéro.

        Commissariat d’Inunari, lundi 22 juillet 1985, 16h45 (7h45 GMT)
Drrrrriiiiiiinnnnnng
— Commissariat d’Inunari, inspecteur Utsumi à l’appareil.
— Allô Toshi, c’est moi.
— Hitomi ! Vous êtes arrivées ?
— Oui, depuis hier soir, mais comme il était 3h du matin à Tokyo, j’ai préféré attendre ce matin pour t’appeler. On est sur le point de partir pour notre première journée de visite.
— Amusez-vous bien, et fais attention aux Italiens, recommanda bien Toshio.
— Ne t’inquiète pas. Bon, je te laisse, Ai est enfin prête, on va y aller. Je t’écrirai, promis.
— À bientôt.

        L’inspecteur raccrocha, puis remarqua le drôle de manège de sa collègue.
— Ne me dites pas que vous avez écouté notre conversation ! s’agaça-t-il.
— Pas du tout, démentit-elle.
— Ah, je sais, vous avez essayé de localiser l’appel, c’est ça ?
— Ce coup de fil était trop court pour pouvoir localiser l’appel avec précision.
— Mais il vient bien d’Italie, non ?
— C’est exact, admis l’inspectrice.
— Alors, arrêtez de les soupçonner, se fâcha son collègue.
L’entrée du chef dans le bureau signa la fin des hostilités.
— Ça y est, chef, demanda Toshio, vous avez fini avec l’ordi ?
— Oui, c’est bon, tu peux y aller, confirma le commissaire. Mais pas trop longtemps, on n’a pas fini le boulot, c’est compris ?
— Oui, chef.

        Toshio se rendit à la salle informatique un dossier sous le bras, et s’installa devant le seul ordinateur dont il pouvait se servir. Il l’alluma, sortit quelques documents de son dossier, qui lui permettraient de trouver rapidement ce qu’il cherchait. Il pianota sur l’ordinateur et ouvrit un fichier.
— Alors, voyons voir ce qu’il y a sur ce monsieur Irie… fit-il tout haut.
Il relut tout le dossier, chercha un moment, mais ne trouva rien de nouveau. Il allait abandonner, quand quelque chose attira son regard : à force de chercher dans tous les sens, il avait fini par ouvrir les propriétés du fichier, et un détail troublant apparaissait sur l’écran.
—  Comment ça, « Modifié le 14 mars 1984 » ? (1) Qu’est-ce que ça veut dire ?
Il parcourut tout son dossier papier des yeux à la recherche de dates. Il allait de surprises en surprises.
— Ça alors ! C’est le lendemain du jour où on a reçu le fax de RFA parlant de la toile « Le Vent », et le jour même où j’ai mis la main dessus. Et surtout, c’est quelques jours avant que les collègues n’aient sorti ce dossier papier, c’est-à-dire avant la consultation de ce fichier informatique. C’est curieux, très curieux…

        Toshio se leva et se rendit à son bureau. Il fit part de ses découvertes au chef et demanda à contacter la police allemande pour tenter de savoir quelle pourrait être cette modification.
— Tu feras ça demain matin, décida le commissaire.
— Mais chef, avec le décalage horaire, c’est le meilleur moment de la journée pour les contacter, opposa Toshio.
— Je te dis que tu feras ça demain, insista son supérieur. Tu leur envoies un fax, et tu auras la réponse demain dans l’après-midi.
— Mais, chef…
— Ne discute pas ! cria le chef. C’est un ordre ! Je crois que tu as une patrouille à faire, alors fiche le camp !
— Une patrouille ! J’préfère vraiment m’occuper de Cat’s, protesta Toshio.
— Sors d’ici !!!
Toshio sortit en râlant. Asatani tendit ses pilules au chef.
— Merci Asatani, j’en avais besoin, dit-il d’une voix plus calme avant d’en avaler quelques-unes.
— Je vous en prie, j’ai l’habitude.
— Ce bon à rien a le don de me taper sur les nerfs.
— Calmez-vous, chef, il est déjà parti.

        En effet, Toshio était parti en patrouille, mais de fort mauvaise humeur, et le collègue avec qui il partageait la voiture en faisait les frais !
— Il se fout en boule pour des broutilles, et il m’engueule dès que je me consacre à Cat’s. Mais tu comprends, Katayama, moi, je veux en finir avec Cat’s (2).
— Mais oui, je comprends, soupira Katayama.
— Et après, il me reproche de ne pas l’avoir encore arrêtée. Mais c’est sûr qu’en me collant d’autres trucs à faire, j’peux pas faire avancer le schmilblick.
— Le schimilimili…ick ? sortit son collègue sans réfléchir.
Toshio s’agaça :
— Ho ! T’as fini de t’foutre de moi ?
Et il commença à bousculer son collègue au volant.
— Ouaaah ! T’es fou, tu vois pas que j’conduis, on va s’prendre un platane !
Ils continuèrent à se chamailler durant toute la patrouille. De retour au commissariat, ils abandonnèrent leur voiture, et chacun rentra chez lui.

        Commissariat d’Inunari, mardi 23 juillet 1985, 9h30 (0h30 GMT)
Dès son arrivée au bureau, Toshio s’empressa d’envoyer un fax à ses homologues allemands au sujet de Irie.
— Bon, je ne m’attends pas à avoir de réponse avant quatre ou cinq heures c’t’après-midi, soupira-t-il.
Le chef, au téléphone, émit quelques sons puis raccrocha le combiné en criant :
— Utsumi ! On nous signale un café braqué à Roppongi ! Remue-toi, on y va.
— C’est parti… fit Toshio sans aucun enthousiasme.
Le chef sortit, suivi de Asatani ; Toshio leur emboîtait le pas. Aucun des trois n’avait remarqué l’homme à forte carrure qui les observait, caché derrière la machine à café. Quand la voie fut libre, il s’introduit dans le bureau, remarqua le fax envoyé par Toshio qu’il parcourut des yeux, et sortit du bureau tout aussi discrètement qu’il y était entré, l’air préoccupé.

        Commissariat d’Inunari, mardi 23 juillet 1985, 17h00 (8h00 GMT)
Toshio entra le premier dans le bureau, après cette dure journée où ils avaient finalement arrêté le braqueur. Il se jeta sur le fax qui avait craché un certain nombre de feuilles.
— Ça y est ! J’ai la réponse de mon fax de ce matin !
Il s’empara de la liasse, s’installa à son bureau et sortit le dossier papier qu’il avait sur Irie, afin de les comparer. Mais la différence lui sauta aux yeux.
— PAS POSSIBLE !
— Quoi encore ? s’agaça son supérieur.
— Alors ça c’est fort ! La modification apportée à notre dossier est l’effacement de toute une page, et pas des moindres : l’acte de décès de ce monsieur Irie ! Cet homme est mort en 1974.
— Mais alors, celui qui a acheté « Le Vent », et à qui Cat’s Eye a volé ce bijou, intervint Asatani, qui est-ce ?
— Il est clair qu’il s’agit d’un imposteur, probablement un complice des Cat’s, il s’est évertué à démonter ma théorie, rappela Toshio.
— Finis d’éplucher ça, ordonna le commissaire.
— Mais chef, j’ai trouvé… protesta l’inspecteur.
— Ne discute pas ! le coupa son chef. Il y a peut-être autre chose de modifié.
— Bon, OK.

        Toshio compara soigneusement les deux dossiers, mais rien d’autre ne semblait être différent. Toshio fit le point qu’il exposa à son chef.
— En tout cas, ça relance la piste Heintz, conclut Asatani.
— Effectivement, approuva le commissaire. Trouvez-moi tout sur ce peintre !
— J’avais déjà fait toutes les démarches possibles et imaginables l’année dernière, rappela Toshio. Si on veut du nouveau, va falloir aller sur place.
— Exécution !
Toshio prit un air étonné :
— Vous m’envoyez en Allemagne ?
— Tu trouves à redire ?
— Non, c’est juste que ça me surprend de votre part.
— Je te donne dix jours, ajouta son supérieur.

        Toshio, leva les yeux au ciel. Il était là, le truc…
— Je me disais aussi.
Dix jours, sérieusement ? Si une enquête devait être menée pour en savoir plus, ce serait tout à fait insuffisant.
— Qu’est-ce que tu fais encore là ? le réveilla son chef. Va acheter ton billet illico !!!
Toshio jeta alors un œil à la pendule :
— Mais chef, vous avez vu l’heure ? Les guichets sont fermés ! J’irai dès demain matin.
Le commissaire soupira, mais ne lâcha pas complètement le morceau :
— Et je veux que tu te déplaces à l’aéroport pour prendre le premier vol possible, avec n’importe quelle compagnie.
— Bien chef ! À demain chef !

        Toshio sortit du bureau sur cette salutation sans se douter qu’un homme l’observait à travers ses jumelles. Voyant le policier partir, il posa ses jumelles, et prit le téléphone. Il composa un numéro vers la Grèce, et demanda un numéro de chambre.
— Allô ?
— Bonjour mademoiselle Rui.
— Bonjour Monsieur Nagaishi, que nous vaut votre appel ?
— L’inspecteur Utsumi sait pour Irie, et son chef l’envoie enquêter en RFA.
Un silence accueillit cette nouvelle, avant que Rui ne demande :
— Que pouvons-nous faire ?
— Je m’en charge, je le ferais suivre en Allemagne. Je vous tiens au courant autant que possible.
— Bien, merci beaucoup.
— Je vous laisse, je dois suivre notre inspecteur demain à Narita.
— Au revoir.
Nagaishi raccrocha et prépara un sac avec quelques affaires, dont ses jumelles.

        Aéroport de Narita, mercredi 24 juillet 1985, 10h20 (1h20 GMT)
Toshio avançait vers un guichet où attendait une hôtesse en uniforme.
— Bonjour, je voudrais un billet pour la République Fédérale d’Allemagne, le plus tôt possible, s’il vous plait.
— Un instant, je vous prie…
L’hôtesse pianota sur son clavier, et scruta l’écran
— Je suis désolée, le seul vol où il reste des places d’ici la fin du mois est prévu samedi soir.
— Y a pas plus tôt ?
— Pendant les vacances, il faut s’y prendre en avance si vous voulez être sûr de partir, expliqua l’hôtesse.
— Bon, va pour samedi.
Il paya et partit, sans faire attention à l’homme derrière lui, et se rendit au commissariat.

        Un peu plus d’une heure plus tard, il arriva au commissariat.
— Bonjour !
— Alors Utsumi, tu pars quand ?
— Ça fait plaisir, à peine j’arrive que vous voulez me voir parti ! J’ai pu avoir une place sur un vol samedi soir.
— Samedi soir ? Le jour du festival ? (3)
— Ah oui, tiens. J’avais pas percuté. Mais bon, c’est pas grave. Hitomi n’est pas là, alors…
— Bon, je demande les autorisations pour que tu partes 10 jours en RFA à compter de samedi.
— Merci chef.

        Le samedi suivant, Toshio embarqua sur le vol prévu. La nuit était tombée et l’avion s’envolait vers les étoiles. Toshio regardait à travers le hublot. Le temps était clair, et au bout d’un moment, il put admirer le ciel de Tōkyō éclairé de mille feux de toutes les couleurs, sans cesse renouvelés. Il se mit à rêver que l’année prochaine, il irait avec Hitomi…



Notes
(1) : Date choisie entre la première diffusion des épisodes 34 et 35 au Japon.
(2) : Katayama est le flic que Toshio rejoint pour tenter d’arrêter le poseur de bombes (manga, ch10 “I love Hitomi”).
(3) : Festival avec concours pyrotechnique se déroulant le dernier samedi de juillet à Tokyo (ici c’est le 26 juillet 1984), et à d’autres dates dans tout le Japon.


I just dance in the sweet memories...

Saison 3 : La brigade spéciale Kor_si10

Sadique, et fière de l'être  Smiley9
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Saison 3 : La brigade spéciale
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