Faites que la nostalgie de nos dessins animés reste à jamais gravée dans nos mémoires.. |
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| Poèmes de notre enfance ! | |
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Kaya
~ Empathique ~
Inscrit le : 06/01/2013 Messages postés : 25185 Age : 42 Bonnes réponses aux jeux : 13378
| Sujet: Poèmes de notre enfance ! Dim 4 Mai 2014 - 12:37 | |
| Rappel du premier message :POÈMES DE NOTRE ENFANCE ! Cette semaine on parlant avec mes collègues de poésies apprises à l'école je me suis aperçue que malgré les années qui passent certains poèmes sont restés gravés dans ma mémoire !
N'étant pas du même pays que vous, je me suis dit pourquoi pas en partager deux de ces poèmes ici. Peut-être que vous les connaissez mais j'en suis pas sur.
Bon après le deuxième je vous en voudrais pas si vous le lisez pas, il est long... Je me souviens l'avoir appris alors je vous ai mis une vidéo, car comme c'est une poésie de ma région en Suisse, l’accent est très prononcé et drôle !
Moment de partage :
Voici le premier poème celui que je me rappelle le mieux : LA FEUILLE
De ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu ? - Je n'en sais rien. L'orage a brisé le chêne Qui seul était mon soutien. De son inconstante haleine Le zéphyr ou l'aquilon Depuis ce jour me promène De la forêt à la plaine, De la montagne au vallon. Je vais ou le vent me mène, Sans me plaindre ou m'effrayer : Je vais où va toute chose, Où va la feuille de rose Et la feuille de laurier.
Antoine Vincent Arnault Le deuxième poésie sur La Venoge rivière du canton de Vaud : - La Venoge de Jean Villard-Gilles:
LA VENOGE
On a un bien joli canton : des veaux, des vaches, des moutons, du chamois, du brochet, du cygne ; des lacs, des vergers, des forêts, même un glacier, aux Diablerets ; du tabac, du blé, de la vigne, mais jaloux, un bon Genevois m’a dit, d’un petit air narquois : – Permettez qu’on vous interroge : Où sont vos fleuves, franchement ? Il oubliait tout simplement la Venoge !
Un fleuve ? En tout cas, c’est de l’eau qui coule à un joli niveau. Bien sûr, c’est pas le fleuve Jaune mais c’est à nous, c’est tout vaudois, tandis que ces bons Genevois n’ont qu’un tout petit bout du Rhône. C’est comme : «Il est à nous le Rhin !» ce chant d’un peuple souverain, c’est tout faux ! car le Rhin déloge, il file en France, aux Pays-Bas, tandis qu’elle, elle reste là, la Venoge !
Faut un rude effort entre nous pour la suivre de bout en bout ; tout de suite on se décourage, car, au lieu de prendre au plus court, elle fait de puissants détours, loin des pintes, loin des villages. Elle se plaît à traînasser, à se gonfler, à s’élancer – capricieuse comme une horloge – elle offre même à ses badauds des visions de Colorado ! la Venoge !
En plus modeste évidemment. Elle offre aussi des coins charmants, des replats, pour le pique-nique. Et puis, la voilà tout à coup qui se met à fair’ des remous comme une folle entre deux criques, rapport aux truites qu’un pêcheur guette, attentif, dans la chaleur, d’un œil noir comme un œil de doge. Elle court avec des frissons. Ça la chatouille, ces poissons, la Venoge !
Elle est née au pied du Jura, mais, en passant par La Sarraz, elle a su, battant la campagne, qu’un rien de plus, cré nom de sort ! elle était sur le versant nord ! grand départ pour les Allemagnes ! Elle a compris ! Elle a eu peur ! Quand elle a vu l’Orbe, sa sœur – elle était aux premières loges – filer tout droit sur Yverdon vers Olten, elle a dit : «Pardon !» la Venoge !
«Le Nord, c’est un peu froid pour moi. J’aime mieux mon soleil vaudois et puis, entre nous : je fréquente !» La voilà qui prend son élan en se tortillant joliment, il n’y a qu’à suivre la pente, mais la route est longue, elle a chaud. Quand elle arrive, elle est en eau – face aux pays des Allobroges – pour se fondre amoureusement entre les bras du bleu Léman, la Venoge !
Pour conclure, il est évident qu’elle est vaudoise cent pour cent ! Tranquille et pas bien décidée. Elle tient le juste milieu, elle dit : «Qui ne peut ne peut !» mais elle fait à son idée. Et certains, mettant dans leur vin de l’eau, elle regrette bien – c’est, ma foi, tout à son éloge – que ce bon vieux canton de Vaud n’ait pas mis du vin dans son eau… la Venoge !
Jean Villard-Gilles
Ça vous a plu ?
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sailorvaness
~ Affirmée ~
Inscrit le : 28/09/2013 Messages postés : 2513
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Ven 19 Sep 2014 - 17:23 | |
| J'en ai eu beaucoup à apprendre, mais deux sont toujours rester dans ma tête, deux poésie de CP, que j'ai toujours adoré. Un très joli coquillage Si tu trouves sur la plage un très joli coquillage compose le numéro océan zéro zéro et l'oreille à l'appareil la mer te racontera dans sa langue des merveilles que papa te traduira. Claude Roy C’est demain dimancheIl faut apprendre à sourire même quand le temps est gris Pourquoi pleurer aujourd’hui Quand le soleil brille C’est demain la fête des amis Des grenouilles et des oiseaux des champignons des escargots n’oublions pas les insectes Les mouches et les coccinelles Et surtout à l’heure à midi j’attendrai l’arc-en-ciel violet indigo bleu vert jaune orange et rouge et nous jouerons à la marelle (Philippe Soupault) |
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Friskette27
~ Aventurier ~
Inscrit le : 12/08/2014 Messages postés : 1590
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Lux
~ Intrépide ~
Inscrit le : 14/06/2013 Messages postés : 2339 Age : 31 Bonnes réponses aux jeux : 986
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Lun 22 Sep 2014 - 22:01 | |
| J'ai retrouvé mon cahier de poésie de quand j'avais 7-8 ans, avec les illustrations de l'époque qui vont avec siouplait ! JE SECOUAI LE LIVRE
Je secouai le livre comme une main mouillée : Toutes les lettres tombèrent Les majuscules en dernier. Plus d'auteur, plus de titre et que des feuilles blanches Où griffonner des forêts pour s'y promener le dimanche. Le bel album d'images que je fis, Avec au bord du nid des oiseaux jaunes Qui n'étaient pas des canaris Des mouettes plutôt, des mouettes Avec une aigrette, un bec de pélican. L'oiseau qu'on veut sur une branche qu'on dessine C'est celui qui chante à tue-tête, à tout venant. Les rossignols en sont jaloux, ma foi...
Je secouai le livre une seconde fois : Tous mes oiseaux qui s'envolèrent. C'était l'automne. Un monsieur cueillait des girolles : L'oncle Anatole avec sa chienne Fofolle. Elle courait, voulait sortir du livre, Mon oncle lui criait : "Viens manger l'omelette !"
J'ai un peu dormi. Le livre est sur la tablette. Il faudra balayer toutes ces lettres, les points et les virgules, Les signes plus et moins, les accents, les majuscules... A demain pour d'autres forêts, d'autres oiseaux, Des menhirs, des dolmens, des flûtes de roseaux.
Bernard Jourdan - Spoiler:
- Spoiler:
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Kaya
~ Empathique ~
Inscrit le : 06/01/2013 Messages postés : 25185 Age : 42 Bonnes réponses aux jeux : 13378
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Lun 22 Sep 2014 - 22:31 | |
| Merci Lux, ta poésie est super jolie et je ne parle même pas de tes beaux dessins ^^
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Lux
~ Intrépide ~
Inscrit le : 14/06/2013 Messages postés : 2339 Age : 31 Bonnes réponses aux jeux : 986
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Kaya
~ Empathique ~
Inscrit le : 06/01/2013 Messages postés : 25185 Age : 42 Bonnes réponses aux jeux : 13378
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Mar 23 Sep 2014 - 19:03 | |
| Je continue sur la lancée de mon petit livre de poèsie, mais je dois avouer que je me pose des questions... Je me demande si ma prof de français nous donnait pas également l'introduction à bible (ou truc du genre, je sais plus comment il était appelé ce cours... ) Heureux Petit Berger
Heureux petit berger ! Ton sort me fait envie. Les soucis de la vie Ne peuvent t'affliger. Heureux petit berger !
Heureux petit berger ! Tout seul avec tes chèvres, Tu portes à tes lèvres Ton flûteau si léger. Heureux petit berger !
Heureux petit berger ! Au fond de la garrigue Qu'un filet d'onde irrigue Tu reste à songer. Heureux petit berger !
Heureux petit berger ! C'est toi que l'Archange Annonça qu'en la grange, Jésus nous était né. Heureux petit berger !
D’après Frédéric Mistral
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Kaya
~ Empathique ~
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| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Ven 17 Oct 2014 - 21:26 | |
| Une poésie de Jacques Prévert L'école des beaux-arts
Dans une boîte de paille tressée Le père choisit une petite boule de papier Et il la jette Dans la cuvette Devant ses enfants intrigués Surgit alors Multicolore La grande fleur japonaise Le nénuphar instantané Et les enfants se taisent Émerveillés Jamais plus tard dans leur souvenir Cette fleur ne pourra se faner Cette fleur subite Faite pour eux A la minute Devant eux.
Jacques Prévert
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Kaya
~ Empathique ~
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| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Sam 6 Déc 2014 - 14:57 | |
| LE HERON
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où, Le Héron au long bec emmanché d'un long cou. Il côtoyait une rivière. L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ; Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère. Le Héron en eût fait aisément son profit : Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ; Mais il crut mieux faire d'attendre Qu'il eût un peu plus d'appétit. Il vivait de régime, et mangeait à ses heures. Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau S'approchant du bord vit sur l'eau Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures. Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux Et montrait un goût dédaigneux Comme le rat du bon Horace. Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ? La Tanche rebutée il trouva du goujon. Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron ! J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise ! Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon Qu'il ne vit plus aucun poisson. La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un limaçon.
Jean De La Fontaine
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Ys
~ Lord ~
Inscrit le : 13/10/2014 Messages postés : 90197 Age : 29 Bonnes réponses aux jeux : 605
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Sam 6 Déc 2014 - 16:35 | |
| Magnifique Merci Kaya
Dans la vie, c'est pour les autres qu'on trouve de la force, par conséquent, difficile de savoir quand on va trop loin. Oz Vessalius Reste encore à éviter d'utiliser ce pseudo altruisme comme prétexte pour justifier nos actes. Xerxes Break |
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Kaya
~ Empathique ~
Inscrit le : 06/01/2013 Messages postés : 25185 Age : 42 Bonnes réponses aux jeux : 13378
| Sujet: Re: Poèmes de notre enfance ! Dim 3 Mai 2015 - 11:12 | |
| LES EAUX ET LES FORETS
I
La clarté de ces bois en mars est irréelle, tout est encor si frais qu'à peine insiste-t-elle. Les oiseaux ne sont pas nombreux; tout juste si, très loin, où l'aubépine éclaire les taillis, le coucou chante. On voit scintiller des fumées qui emportent ce qu'on brûla d'unejournée, la feuille morte sert les vivantes couronnes, et suivant la leçon des plus mauvais chemins, sous les ronces, on rejoint le nid de l'anémone, claire et commune comme l'étoile du matin.
II
Quand même je saurais le réseau de mes nerfs aussi précaire que la toile d'araignée, je n'en louerais pas moins ces merveilles de vert, ces colonnes, même choisies pour la cognée,
et ces chevaux de bûcherons... Ma confiance devrait s'étendre un jour à la hache, à l'éclair, si la beauté de mars n'est que l'obéissance du merle et de la violette, par temps clair.
III
Le dimanche peuple les bois d'enfants qui geignent, de femmes vieillissantes ; un garçon sur deux saigne au genou, et l'on rentre avec des mouchoirs gris, laissant de vieux papiers près de l'étang... Les cris s'éloignent avec la lumière. Sous les charmes, une fille retend sa jupe à chaque alarme, l'air harassé. Toute douceur, celle de l'air ou de l'amour, a la cruauté pour revers, tout beau dimanche a sa rançon, comme les fêtes ces taches sur les tables où le jour nous inquiète.
IV
Toute autre inquiétude est encore futile,
je ne marcherai pas longtemps dans ces forêts, et la parole n'est ni plus ni moins utile que ces chatons de saule en terrain de marais : peu importe qu'ils tombent en poussière s'ils brillent, bien d'autres marcheront dans ces bois qui mourront, peu importe que la beauté tombe pourrie, puisqu'elle semble en la totale soumission.
Philippe Jaccottet
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